Antoine Santiago est né le ler août 1921 à Alger.
Dès l'âge de dix ans, le virus du football qui galopait, alors, dans toutes les artères d'Alger la Blanche, l'atteint de plein fouet. Mais, les équipes "minimes" et "cadets" n'existant pas à l'époque, il doit attendre 1936 pour signer sa première licence au Stade Algérois de Belcourt où il va rester jusqu'en 1942 en occupant le poste d'avant centre.
C'est au cours de sa carrière dans ce club que lui fut attribué le surnom qui va le poursuivre tout au long de sa carrière : l'homme au bandeau blanc. Surnom qui lui permettra d'être reconnu de tous les spectateurs d'Afrique du Nord. Mais pourquoi Antoine Santiago portait-il ce fameux bandeau autour de la tête ? Par coquetterie ? Pour tenir une chevelure abondante ? Pas du tout. Tout simplement pour continuer à pratiquer ce sport qu'il aimait tant et qu'il aime toujours.
En effet, lors d'une rencontre junior, disputée au Stade Lebon, il contre de la tête un tir violent de l'avant-centre adverse. Terrain boueux, ballon de cuir avec lacets et vessie. Il n'en faut pas plus pour que le jeune Antoine souffre d'ecchymoses et d'éraflures sur le front.
Papa Santiago, comme tous les pères de l'époque, était bien sévère. Aussi, jeta-t-il tout l'équipement de son fils qu'il voulait sans doute plus studieux, à la poubelle.
Et maman Santiago, comme toutes nos merveilleuses mères d'Algérie, magnanime entre toutes, trésor de bonté et de diplomatie conseilla son têtu de fils : "Mon fils ! Si tu veux continuer à jouer à ce jeu de fou, plies un mouchoir et tu te l'attaches autour du front, comme ça rien y peut t'arriver.
Ce jour-là, sans même le savoir, Maman Santiago venait d'écrire la légende vivante de son fils.
Après le stade Algérois, il va signer à l'Olympique d'Hussein-Dey, club plus huppé, où, d'après la rubrique sportive de l'Echo d'Alger, il apparait dans la composition de l'équipe première au cours de la saison 1942 - 1943. D'avant centre, il va alors se muer en un défenseur central intraitable.
Après la guerre, il participe à la finale de la coupe d'Afrique du Nord en 1947 et sera champion d'Alger à trois reprises (1947-48, 48-49 et en 49-50). Ses qualités lui permettrons d'être sélectionné de la Ligue d'Alger à huit reprises (3 en équipe A et 5 en équipe B).
En raison de sa masse athlétique, Antoine a souvent été considéré comme un joueur plutôt rude, mais dans son for intérieur c'était un tendre. Il prendra sa retraite sportive en 1955 et son départ, conjugué à celui d'autres joueurs cadres : Gilbert ERHARD, Jeannot FIOL, Hamoud FEZ, René GOMEZ, se traduira par trois ans de disette pour le club.
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